C’est lors d’un traditionnel week-end grandes bouteilles de juillet dernier que je décide de m’associer à la fin du déjeuner en apportant un « vieux » Monbazillac dont on m’avait déjà fait quelques éloges auparavant. La sélection étant difficile parmi les quelques millésimes disponibles (1923, 1929, 1947, 1959, 1966 et 1978), je décide finalement d’opter pour les deux extrêmes, histoire de susciter les critiques les plus cohérentes de chacun.
Je propose donc, dans un premier temps, le millésime 1978 que je juge, à l’ouverture, le plus vigoureux et frais. Après avoir carafé le flacon à la minute (simplement pour la dégustation à l’aveugle), les avis sont assez partagés. Certains s’orientent vers l’agrume confit (citron, pamplemousse) et évoquent le Sauternais quand d’autres semblent troublés par le caractère minéral du vin et d’un esprit beaucoup plus ligérien. Les quelques orangettes et tartelettes façon « Tatin » auront rapidement raison de lui!
Vient ensuite le 1923, un millésime jugé un peu mince par les puristes du bordelais. Je décide de prendre le risque de servir ce vin qui présente un peu de dépôt. Je le filtre au chinois et le carafe toujours « minute ». Après avoir satisfait tous les verres désespérément vides de notre sympathique tablée, l’heure est à l’introspection. A ma grande surprise, personne ne fait le rapprochement avec le précédent breuvage. L’approche beaucoup plus évoluée et onctueuse nous amène vers un vin proche de l’Espagne et/ou du Portugal! On y retrouve un caractère typé Amontillado et PX par son côté crème de café, agrémentée de fenouil et de noisette grillée. Un vin qui finalement trouve sa place à la fin de repas tel une liqueur ou un spiritueux.
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