Le vendredi soir, c’est détente et bonne humeur après le tumulte de la semaine. Et rien de plus réjouissant, en ce début du week-end, que de convier ses amis à venir partager quelques bonnes bouteilles autour d’une traditionnelle raclette savoyarde ! Du coup, on profite de l’occasion pour déguster le tout nouveau millésime d’une des Syrahs les plus en vogue en Vallée du Rhône septentrionale : l’IGP Domaine Les Serines d’Or 2012, produit à Seyssuel.

Les Serines d’Or (du latin serina-serinae), c’est le vin phare du domaine. Vinifié depuis une dizaine d’années maintenant, ce vin rouge, issu des terroirs mica-schisteux des hauteurs viennoises, détient aujourd’hui de sérieux atouts pour détrôner les appellations légendaires de la rive droite du Rhône telles Saint-Joseph ou Côte-Rôtie. Ajoutez à cela une influence plus continentale, une exposition plein sud avec vue imprenable sur la vallée et vous obtenez une IGP Des Collines Rhodaniennes prête pour l’aventure en crus d’exception !

Damien Robelet, l’artisan du domaine, fait partie des rares vignerons qui ont la chance, mais aussi le courage il faut bien le dire, de travailler avec application des terroirs historiquement liés à la viticulture. Dans ce vignoble qui totalise aujourd’hui un peu plus de 35 hectares, les chaillées (terrasses) sont difficilement accessibles et la pente y est abrupte.

Mais entrons dans le vif du sujet : la lecture d’une Syrah tonique aux accents bourguignons affirmés !  En effet, si on qualifie régulièrement l’appellation Côte-Rôtie comme celle étant la plus « bourguignonne » de Vallée du Rhône, force est de constater que la première sensation olfactive de cette IGP viennoise nous emmène tout droit vers un Pinot Noir de la Côte de Beaune. On retrouve la fraicheur de la cerise noire (Xapata) mais également ce tanin mordant parfait pour satisfaire les palets gourmands !  La température du vin étant légèrement basse, (14°C) je décide de passer en carafe le précieux breuvage afin de mieux apprécier son évolution aromatique. Au bout de quelques instants seulement, le nez révèle une pointe de réglisse associée à un soupçon de musc, synonyme pour moi de retenue. C’est de la Syrah cette fois-ci c’est certain ! Il faudra néanmoins plusieurs minutes avant que la substance ne devienne délectable. La bouche, marquée par la tapenade et les épices, démontre une vivacité et une tendreté balancées. La finale, quant à elle, s’oriente sur des notes d’asphalte liées au caractère empyreumatique de la vinification.

Très clairement, le vin n’est qu’à ses prémices et trouvera tout sont intérêt à la dégustation après quelques années de conservation en cave (5 à 7 ans). Bien que l’association à une charcuterie locale soit judicieuse, c’est avant tout l’esprit convivial que l’assemblée retiendra de ce divin nectar !